Publication de la feuille de route connaissance du covoiturage
Publié le 31/01/2024
1. Améliorer la connaissance du covoiturage informel
Grâce au registre de preuve de covoiturage, l’évolution du covoiturage par plateforme est parfaitement connue. Il ne représente cependant qu'une part minoritaire du covoiturage, moins de 5%. Le nombre de trajets réalisés en covoiturage de manière informelle n’est pas connu, l’hypothèse actuelle est de 900 000 trajets par jour fin 2022.
La connaissance quantitative et qualitative du covoiturage informel peut être améliorée grâce à l’exploitation de trois données issues : des capteurs de vidéo-comptage sur voirie, du baromètre annuel du covoiturage (enquête CSA), de l’étude nationale de l’ADEME. D’autres sources de données peuvent également être mobilisées.
- Les données de capteurs de vidéo-comptage ou verbalisation
Ces capteurs peuvent apporter de la donnée sur l’évolution du nombre de trajets réalisés à plusieurs en voiture de manière continue sur un axe routier. Le positionnement d’un nombre important de capteurs pourrait permettre de percevoir des variations nationales de pratique du covoiturage. Il est en ce sens nécessaire de mobiliser l’ensemble des propriétaires de données de ces capteurs :
- Les données issues des radars pédagogiques sur le réseau routier national : 3 dispositifs en place (Lyon, Lille, Grenoble), 20 dispositifs à venir dans le cadre d’un marché Etat.
- Les données issues des radars de contrôle sanction : 3 dispositifs en place (Lyon, Lille, Grenoble)
- Les données issues des dispositifs de comptage sur les réseaux concédés : Dispositifs de Vinci (baromètre de l’autosolisme), APRR à Grenoble
- Les données issues des dispositifs de comptage qui seront mis en place sous le pilotage du Cerema en lien avec les gestionnaires de voiries. L’ouverture de ce type de données nécessite de s’accorder sur un standard de données “trajet covoiturés” issu d’une observation par vidéo-comptage. Une transmission à minima 1 fois par mois de ces données est nécessaire. Le Cerema mettra en place un indice de comptage et de suivi du taux de remplissage des véhicules (nombre d’occupants) à l’échelle nationale.
• L’enquête annuelle du covoiturage
Une enquête nationale annuelle est portée par le ministère et vise à quantifier et suivre l’évolution de la pratique du covoiturage du quotidien des Français. Début 2024, les données de la première édition de l’enquête annuelle du covoiturage seront exploitées par le Cerema et la DGITM, permettant de fiabiliser ne nombre de trajets réalisés en covoiturage quotidien sur le territoire en 2023.
• L’enquête qualitative sur les usages du covoiturage
Une étude nouvelle financée par l’ADEME est actuellement en cours. La livraison est prévue en 2025. Cette étude devra permettre d’analyser de manière qualitative l’évolution du covoiturage et d’en évaluer les leviers en analysant les données ouvertes, ainsi qu’en menant des entretiens et enquêtes auprès des utilisateurs.
• Autres sources de données
Les enquêtes mobilités certifiées Cerema (EMC²) pourront permettre mesurer régulièrement, sur les territoires couverts, la part d’autosolistes et de passagers réalisant des trajets covoiturés. Dans certains cas, des analyses temporelles seront possibles (comparaison sur un même périmètre entre deux enquêtes). D’autres sources de données pourraient à l’avenir permettre d’améliorer le suivi du covoiturage informel tels que les floating car data (données issues des véhicules connectés), les floating mobile data (données issues des opérateurs téléphoniques), données issues de déclarations des employeurs quant aux comportements de mobilités de leurs salariés.
2. Planification des effets attendus des politiques locales covoiturage
Le plan national covoiturage fixe un objectif de multiplication par trois du nombre de covoiturages en 2027, traduit dans la planification écologique du SGPE par une cible de 3 millions de tonnes supplémentaires de CO² évités par an d’ici 2030. Des politiques locales en faveur du covoiturage cofinancées grâce au fonds vert doivent permettre de provoquer des nouveaux trajets en covoiturage. Le partage des objectifs dimensionnés localement en nombre de trajets additionnels générés par les politiques publiques doit permettre d’améliorer le monitoring du plan national covoiturage du quotidien.